STANLEY GREENE 1989 – 2017
Exposition du 11 septembre au 29 décembre 2017
En résonance avec la Biennale de Lyon 2017
En partenariat avec le Prix Bayeux Calvados des correspondants de guerre et l’agence Noorimages.
Dossier de presse de l’exposition : lien de téléchargement en fin d’article.
A noter que tous les textes en italiques ci-dessous sont extraits de Stanley Greene, in Black Passeport (Ed. Textuel, Paris, 2009. Entretien avec Teun van der Heijden, Amsterdam).
Les guerres ont lieu parce que des gens ont des versions différentes d’une même histoire. Et parfois la seule façon de comprendre, c’est d’aller où c’est en train de se passer. La photographie est mon langage et me donne le pouvoir de dire ce qui serait tu.
La notion d’art est très importante dans mon travail. je pense que la photographie est comme une danse. Les images naissent de la manière dont le corps bouge au moment de la prise de vue.
Entrée de l’exposition © Isabelle Derrumeaux
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Toute la presse nationale et internationale a parlé de l’immense photographe qu’était Stanley Greene lors de sa disparition en mai dernier. Né à New York en 1949, Stanley Greene a été un militant des Black Panthers avant de se faire connaitre comme photojournaliste lauréat de nombreux prix. D’abord étudiant aux beaux arts, il a ensuite étudié la photo et a commencé par la mode pour Vogue Magazine, puis la couverture de tout l’univers rock et punk en Californie avant de se consacrer au reportage en zone de conflit. Il a alors arpenté le monde et tous ses conflits : en premier lieu la mer Caspienne où il a su rencontrer les deux camps, puis la Tchétchénie, la Russie de Poutine, l’Afghanistan, l’Irak, le Darfour. entre autres. Il a traité également la question du réchauffement climatique au Groenland, les suites du passage de l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans. Il était également à Berlin lors de la chute du mur. Une interview filmée par Laure Baudoin permet de voir Stanley Greene commenter ces différentes images.
Cave 1 – Tchétchénie. Le siège de Grozny, 1996.
Vue de l’exposition © Isabelle Derrumeaux
Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Stanley Greene a couvert le conflit en Tchétchénie pendant 10 ans, avec des meurtres et des disparitions. Le monde a toujours tourné le dos à la Tchétchénie, et maintenant presque personne n’y va. Pour une raison ou pour une autre, on est passé à d’autres sujets. Stanley disait de la Tchétchénie qu’elle l’avait marqué au fer rouge, qu’elle était en lui, qu’elle le hantait.
Cave 2 – La Russie de Poutine, 2002
L’intelligentsia russe de gauche craint de plus en plus que Poutine devienne un dictateur.
A droite Anna Stepanovna, journaliste, née à New York en 1958, assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou. Militante des droits de l’homme.
La Russie de Poutine, 2002. Hôpital psychiatrique. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Moscou, Putsch à la Maison Blanche, 1993
Moscou, Putsch à la Maison Blanche. Vues de l’exposition © Philippe Petiot
Eltsine ayant menacé de faire tuer tous les journalistes, les agences avaient rappelé leurs correspondants. Stanley Greene a été le seul à pénétrer dans la maison blanche de Moscou lors de ce putsch.
Moscou, Putsch à la Maison Blanche (détail), 1993. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Cave 3 – La Mer Caspienne, conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
Les rivages de la mer Caspienne sont un mélange de nationalisme et de fanatisme religieux. Première source mondiale de caviar, la mer recouvre également de vastes réserves de pétrole. Les deux pays vivaient en bonne intelligence. Les ressortissants se mariaient entre eux et étaient enterrés dans les mêmes cimetières. Maintenant c’est l’argent, le pouvoir et le pétrole qui dessinent l’avenir.
Vue de l’exposition, Mer Caspienne © Isabelle Derrumeaux
Haut-Karabagh. Cimetière arménien vandalisé, 2007. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Conflits, île de la Mer Caspienne. Prison détruite par les Arméniens. 1993 – 2007. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Conflits (Prison, île de la Mer Caspienne), 1993 – 2007. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Conflit Mer Caspienne (cimetière arménien, Haut-Karabagh), 1993-2007. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Cave 4 – Afghanistan, 2008.
Ça vient de nulle part, d’un endroit plus noir que la nuit. Je suis malade.
Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Je suis rentré dans cette pièce abandonnée, dans cette carcasse de bâtiments bombardés – j’étais complètement dans le brouillard : mes médocs me faisaient de moins en moins d’effet. j’ai vu cet homme en face de moi se transformer en vampire, se protégeant de la lumière. Et mon objectif a saisi ça.
Salle 1 – Rez-de-Chaussée, Tchad. Darfour, 2007-2008.
J’ai essayé de comprendre les origines de la tragédie du Darfour. Cela commence au printemps 2003, quand le gouvernement du Soudan, dirigé par un régime arabe fondamentaliste lança une campagne pour écraser les fermiers africains noirs du Darfour. J’ai photographié avec une appareil jetable et non avec des appareils sophistiqués. Les gens me regardaient et j’ai pris cette image : j’aime cette image, celle de cette femme qui est presque devenue un ange.
Vue de l’exposition © Philippe Petiot.
Salle 2 – 2009, Groenland. Conséquences du réchauffement climatique.
Le monde empoisonne le Groenland et l’Union Européenne interdit la vente de phoque et d’ours blanc.
Vue de l’exposition © Philippe Petiot.
Groenland, 2009 © Stanley Greene
Groenland, 2009 © Stanley Greene
Groenland, 2009 © Stanley Greene
Groenland, 2009 © Stanley Greene
Le changement climatique force les chasseurs d’Uummanaq qui sont appelés “les rois de la glace” à devenir des pêcheurs. Pour eux c’est dévalorisant, la pêche étant jusqu’à ce jour réservée aux femmes et aux enfants.
Groenland, 2009 © Stanley Greene
Groenland, 2009 © Stanley Greene
Groenland, 2009 © Stanley Greene
Conséquences du réchauffement climatique, création de nouveaux courants qui transportent les rebuts de notre société moderne venant de l’Europe de l’ouest et de l’Est.
Groenland, 2009. Fonte de la glace © Stanley Greene
La bonne glace disparaît. C’est bien pour les bateaux mais pas pour les traîneaux. Sans la glace les phoques ne peuvent construire des rebords pour se reposer, manger, porter leurs petits. Les morses ne peuvent plus trouver refuge sur les glaces flottantes pour digérer leur repas de mollusques. L’ours polaire ne peut plus attraper les phoques. Les traineaux de chiens ne peuvent plus circuler et transporter la nourriture et les peaux. L’écosystème est en train de s’écrouler.
Salle 3 – USA. Ouragan Katrina, Nouvelle-Orléans, 2005.
Nouvelle-Orléans, Katrina, USA, 2005 © Isabelle Derrumeaux
Nouvelle-Orléans, Katrina, USA, 2005 © Stanley Greene
Nouvelle-Orléans, Katrina, USA, 2005 © Stanley Greene
Nouvelle-Orléans, Katrina, USA, 2005. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Nouvelle-Orléans, Katrina, USA, 2005 © Stanley Greene
Nouvelle-Orléans, Katrina, USA, 2005 © Stanley Greene
Nouvelle-Orléans, Katrina, USA, 2005 © Stanley Greene
Salle 4 – 1989, 9 novembre, chute du mur de Berlin.
Il avait été érigé en plein Berlin dans la nuit du 12 au 13 août 1961 par la République Démocratique Allemande (RDA) pour tenter ainsi de mettre fin à l’exode croissant de ses habitants vers la République Fédérale d’Allemagne (RFA). Le mur a séparé la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant plus de 28 ans.
Berlin-Est. La chute du mur, 1989. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989. Vue de l’exposition © Philippe Petiot
Berlin-Est. La chute du mur, 1989. Vues de l’exposition © Philippe Petiot
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Berlin-Est. La chute du mur, 1989 © Stanley Greene
Un an après la chute, le 3 octobre 1990 les deux Allemagne (RFA et RDA ) sont réunifiées.
Lors d’une intervention à Amsterdam à l’occasion de la remise des World Press 2017, Stanley Greene avait abordé la question de l’enjeu de l’engagement photographique : qui est le photographe? quel est le rôle de l’image ? son sens ? sa place ? comment évolue-t’elle entre exigence médiatique, volonté politique, soif de scoop et devoir d’informer. Comme le rappelle Jean-François Leroy, responsable de Visa pour l’image à Perpignan “en ces temps agités, le rôle des photojournalistes est primordial”. A noter qu’en 2016, ce même Jean-François Leroy avait remis à Stanley Greene le Visa d’or pour l’ensemble de sa carrière. Une standing ovation de plus de 10 mn avait accompagné la remise de ce prix. Lors de sa venue à St-Restitut en 2010, Stanley Greene avait réalisé un workshop avec les élèves de deux classes du Lycée Jaume de Pierrelatte, section professionnelle.
Stanley Greene et ses collaborateurs de Noor Images, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, Perpignan, Visa pour l’image, 2016 © Mazen Saggar
Stanley Greene, 2017 © Mazen Saggar
Dossier de presse de l’exposition : lien pour la lecture ou le téléchargement